Pour une société de progrès

Publié le par Julien Freyburger

Le journal France-Soir, dont il faut souligner l'attractivité de la nouvelle formule et l'effort significatif fourni en matière de prix, titre aujourd'hui "j'ai 28 ans et je vis toujours chez mes parents"...

 

Cette accroche ne peut manquer de nous faire penser au film très réussi d'Etienne Chatiliez, Tanguy, sorti en 2001, mettant en scène un éternel étudiant, pourtant diplômé de Normale Sup', qui ne parvenait pas à quitter le domicile de ses parents, merveilleusement interprétés par Sabine Azéma et André Dussollier.

 

Loin d'un effet de mode, à relativiser mais bien réel il y a une dizaine d'années, ce sont aujourd'hui des dizaines de milliers de jeunes adultes qui n'arrivent pas à assumer matériellement un début d'autonomisation par le biais d'un logement indépendant.

 

Et pourtant, nombre de ces jeunes Français travaillent mais leur situation ne leur permet pas de sortir dans de bonnes conditions du foyer familial originel. La faute à qui, à quoi ? Aux salaires trop bas, aux loyers trop élevés, à la précarité de leurs situations... sans oublier une crise économique sans précédent qui aurait pu se révéler bien plus dure encore si elle avait été gérée différemment dans notre pays.

 

On pourrait ajouter à cette liste non exhaustive des études qui, dans un grand nombre de cas et malgré un niveau élevé de diplôme, ne se trouvent pas en adéquation avec le marché du travail. Combien de jeunes diplômés, à bac +3, +5 voire davantage, se retrouvent sur la touche après un cursus pourtant brillant ? Combien de jeunes dans cette situation se retrouvent à l'issue de leur parcours balancés d'un stage à un entretien, sans parler des permanences d'élus et des divers lieux centrés sur l'emploi et dont il faut souvent louer l'investissement et la compétence des personnes qui y oeuvrent.

 

Contrairement aux générations de l'après-guerre qui ont connu d'autres problèmes mais, à parler vrai, pas celui de l'insertion durable dans le monde du travail, faire des études qui ne servent à rien si ce n'est à ouvrir l'esprit est devenu un luxe que les jeunes générations ne peuvent plus vraiment se permettre.

 

Cet état de fait n'est à l'évidence pas satisfaisant et ne s'améliore que peu, en dépit des initiatives prises notamment par les pouvoirs publics, qu'ils soient locaux ou nationaux.

 

Qui peut dire aujourd'hui les yeux dans les yeux aux Français que la société française n'a pas à chercher toutes les solutions possibles et imaginables pour créer à nouveau des richesses ? Qui peut dénoncer aujourd'hui les orientations définies pour que l'Université et les entreprises coordonnent leurs missions et leurs besoins ?

 

En cherchant bien, il existe des forces politiques qui continuent à s'inscrire en faux contre ces directions essentielles sans lesquelles des progrès ne sont pas envisageables, surfant ainsi sur des mécontentements dus à une conjoncture dont on souhaiterait qu'elle s'améliore plus vite et plus fort, pour que chacun soit en mesure d'en percevoir les fruits.

 

Ce n'est ni responsable ni respectueux. N'oublions pas que nous sommes tous comptables de ce que nous transmettrons aux générations amenées à nous succéder.

Publié dans En France et Ailleurs

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